Des questions sur la Vierge Marie

L'évangile de saint Luc nous dit que Marie vivait à Nazareth, elle était "vierge, fiancée à un homme" lorsque elle reçut la visite de l'Ange Gabriel lui annonçant être choisie par Dieu pour concevoir et enfanter Jésus, son Fils. Marie est donc devenue mère sans avoir eu de relations sexuelles avec ton fiancé.

Cette conception virginale, souvent contestée, n'est pas un mépris de la sexualité. Elle signifie que Jésus est bien d'origine divine et elle est un mystère qui s'approfondit dans la prière. Il a fallu à Marie beaucoup de courage, de foi et une totale disponibilité à l’œuvre de Dieu, pour devenir mère. En cela, elle est un modèle pour nous et pour l’Église.

C'est le concile d’Éphèse en 431 qui affirme pour la première fois que Marie est Mère de Dieu puisque Jésus est le Fils de Dieu et Dieu lui-même. Cette expression, Mère de Dieu, ne dit pas que c'est Marie qui a donné à Jésus sa divinité, mais elle dit que Marie a enfanté celui qui vient de Dieu.

La maternité de Marie n'est pas seulement charnelle, mais aussi spirituelle, en raison de sa foi et de son obéissance exemplaires. C’est grâce à son oui de petite servante de Dieu que le Verbe s’est fait en elle.

"Réjouis-toi, comblée de grâce", dit l'Ange à Marie le jour de l'Annonciation. De cette grâce dont elle est comblée, l'Eglise catholique a compris, au fil des siècles, que Marie avait été conçue par ses parents en étant préservée du péché des Hommes. C'est ce que l'on appelle l'Immaculée Conception.

Ce dogme a été défini le 8 décembre 1854 par le pape Pie IX. Que Marie ait été préservée du péché ne veut pas dire qu'elle est loin de nous : elle reste une créature de Dieu, elle reste de notre côté, elle est avec nous. Mais elle nous indique qu'à sa suite, nous sommes appelés à la sainteté.

Les Evangiles nous parlent des « frères et des sœurs de Jésus » (Marc 6, 3 ; Matthieu 13, 55). Cela ne signifie toutefois pas que Marie a eu d’autres enfants car en Israël, comme dans certains pays, la famille est élargie (cousins et autres liens de parenté). D’autre part, Jacques et Joseph, qu’on désigne comme les frères de Jésus (Matthieu 13, 55) sont les fils d’une autre Marie qui n’était pas la mère de Jésus.

Le concile du Latran consacrera l'expression « toujours vierge » en 649. Cette affirmation découle d'une longue méditation de l’Église : Marie, mère de Dieu, entièrement consacrée à son Fils unique, ne pouvait pas avoir d'intimité conjugal.

Le 1er novembre 1950, le pape Pie XII a solennellement défini, après consultation des évêques unanimes sur ce point, que « l'Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste ». C'est ce que signifie l'Assomption que nous fêtons le 15 août.

Première créature humaine à entrer avec son corps et son âme dans la gloire de Dieu, Marie préfigure notre destinée. A savoir que les chrétiens d'Orient (orthodoxes) parlent eux de la Dormition de Marie, un doux sommeil qui révèle un mystère.

A la fin du concile Vatican II, en 1963, le Pape Paul VI a proclamé Marie mère de l'Eglise, c'est-à-dire Mère de ses fidèles et de ses pasteurs. Depuis 2018, à l'initiative du Pape François, Marie mère de l'Eglise est célébrée le lundi de Pentecôte.

Marie, dont la Présence est relatée au cénacle, au moment où l'Esprit Saint descend sur les apôtres et que naît l'Eglise universelle, nous aide, nous éclaire, nous guide, nous conduit à Jésus. Parce qu'elle fut sa première disciple, elle nous apprend à l'écouter et à garder confiance en lui.

Il est inconvenant de parler d’adoration de Marie dans l’Eglise catholique. On n’adore que Dieu seul. Même si elle est appelée Mère de Dieu, elle n'est pas une déesse. Elle n'est donc pas un « autre médiateur » en plus du Christ car « Il n’y a qu’un seul Médiateur en Dieu et les hommes en Jésus-Christ » (1 Tim 2, 5).

Il est évident que toute prière s’adresse essentiellement à Dieu, qui seul nous sauve, nous sanctifie et nous pardonne nos péchés. Marie (comme tous les saints) est celle qui intercède pour nous auprès de Dieu. Elle lui « porte » nos prières, elle est notre « avocate ». On peut tout lui demander.

Jésus nous dit de ne pas « rabâcher comme des païens » (Matthieu 6, 3). Si nous récitons machinalement le chapelet, sans y penser, sans y mettre tout notre cœur, alors nous méritons le reproche de Jésus.

Le chapelet est une forme de prière et de méditation à l’exemple de Marie (Luc 2, 19). Il nous aide à prier Dieu par l'intercession de Marie. Dans ses différentes apparitions, Marie ne cesse de nous exhorter à prier sans cesse pour demander la paix dans le monde. Le chapelet est si cher au cœur de Marie !

Les apparitions ne sont pas des objets de foi. Elles n’ont pas pour rôle de fonder la foi mais de la servir. Chacun reste ainsi libre de croire ou non aux apparitions, reconnues ou non par l’Eglise.

De nombreuses apparitions de la Vierge Marie sont attestées par l’Eglise et sont à l’origine de nombreux sanctuaires et pèlerinages dans différents points du monde. Parmi les plus connues, citons Guadalupe au Mexique (1531), Lourdes (1858), Fatima (1917). Chaque apparition est porteuse d’un message spécifique qu’on peut méditer, creuser pour comprendre davantage l’Evangile.